From 11th to 14th June 2019 the International Seminar on Museum Governance of the women’s museums of Senegal and Quebec 2019 took place in the Women’s Museum Henriette Bathily in Dakar, Senegal. Here you can find the IAWM report on the conference.
Louise Senechal is currently doing an internship at the Musée de la Femme Marrakech and describes in the following report her personal view and feedback of the seminar in Senegal:
Le séminaire international sur la gouvernance des musées a eu lieu à Dakar du 11 au 14 juin 2019. Rassemblant des professionnels de plusieurs pays (Sénégal, Québec, Cameroun, Burkina Faso, Italie et France), ce séminaire avait pour but de réfléchir à un renforcement des collaborations entre les musées du Sénégal et ceux du Québec et de réfléchir ensemble aux différents modes de gestion muséaux.
La pluralité des interlocuteur·ice·s a permis de montrer la diversité des modes de gestion des musées, de pointer les problèmes inhérents à chaque pays et de proposer des solutions pour de nouvelles formes de gouvernance. Au cours des interventions, plusieurs problèmes ont été pointés : d’abord, le manque de moyens et de financements qui empêchent le développement des musées. Ensuite, le manque de professionnalisme de la part de certains musées privées. Enfin, la difficulté des musées africains à renouveler leurs expositions ainsi que le manque de désintérêt de la population pour les musées.
Pour résoudre ces problèmes, Abou Cissé, étudiant en gestion du patrimoine, a proposé plusieurs solutions : renforcer les formations dans le domaine du patrimoine et de la muséologie, intégrer la question patrimoniale dans les programmes scolaires ou encore tisser des partenariats avec des ONG et des associations. Les interlocuteur·ice·s québécois·es ont apporté quelques solutions en mettant en avant la possibilité pour les musées privés d’envisager une forme nouvelle de gouvernance qui utilise des techniques issues de l’entreprise pour compenser les manques de subventions publiques. Par exemple, inclure des gestionnaires dans les équipes de direction de musées capables d’attirer des philanthropes qui veulent œuvrer pour la société tout en obtenant des déductions fiscales. Ou encore travailler l’image de marque pour se différencier d’autres musées et rester ancré dans la mémoire des visiteur·se·s.
Les présentations sur les musées de femmes ont montré qu’une muséographie plus inclusive permet d’attirer de nouveaux publics. Par exemple, le musée de la femme de Longueuil propose une muséographie intuitive dans lequel les visiteur·se·s sont l’objet du musée. Celui de Dakar travaille avec l’Amicale des Femmes de la Caisse de la Sécurité sociale pour proposer des actions sociales et faire connaître aux femmes leurs droits sociaux. Les musées de femmes permettent donc d’imaginer de nouveaux modèles de gouvernance muséale plus accessibles aux publics éloignés de la culture.
Le réseau International Association of Women’s Museums (IAWM) est la preuve qu’une collaboration entre les musées du monde entier est possible. Sa coordinatrice, Astrid Schönweger, a présenté ces musées, qui ont chacun leur identité, leur façon de fonctionner et leur muséographie malgré leur sujet commun. Le musée de la Femme de Dakar et celui de Longueuil comptent développer leurs échanges et leurs collaborations. Fatima Fall, présidente de l’ICOM Sénégal a affirmé la volonté de l’institution de soutenir des partenariats entre les différents musées.
La diversité des intervenant·e·s. a permis de montrer des points de vues très différents sur la question de la gouvernance des musées. Le séminaire a permis la rencontre de personnes issues aussi bien du monde universitaire que des professionnel·le·s de musées et d’institutions gouvernementales. On peut cependant regretter l’organisation chaotique des journées de conférences. Beaucoup de retard a été accumulé le premier jour, ce qui a empiété sur l’organisation du second. Les présentations n’ont pas eu lieu dans le bon ordre. Certaines présentations étaient hors sujet et n’apportaient rien sur la question de la gouvernance des musées. Enfin, aucune décision claire de collaboration entre les musées du Sénégal et ceux de Québec n’a été énoncée. Il est évident que le manque de moyens financiers alloués à l’organisation du séminaire s’est ressenti, malgré la bonne volonté des organisateurs.
Mais les participant·e·s étaient très enthousiastes, ont été très intéressé·s et ont abordé les questions primordiales sur la gouvernance muséale. Les repas, temps de pause, et les journées de visite ont été l’occasion d’échanges professionnels et culturels. Les visites des musées de Dakar et de ses environs a donné lieu à des débats vigoureux, notamment sur devoir de mémoire et la problématique d’une histoire écrite par les vainqueurs au musée des tirailleurs sénégalais.
Si le séminaire a souffert d’un manque d’organisation et de moyens, il a été un lieu d’échanges d’expériences, et de réflexion sur les obstacles que rencontrent les musées et les objectifs qu’ils doivent se fixer.
Louise Sénéchal
She studied History of Art and Management of cultural heritage at the University of Paris and completed various internships, amongst them in the Musée 11 Conti of Monnaie de Paris, and at AWARE (Archives of Women Artists, Research & Exhibitions), which is also an IAWM member. Currently she is volunteering at IAWM and doing an intership in the Women’s Museum of Marrakesh.